Palantes ne savais plus quoi pensé. Voilà maintenant trois printemps qu’il avait quitté Tarantia la Vieille et les souvenirs de sa vie de noble le rendait nostalgique. Mais il était allé trop loin dans sa recherche du pouvoir et son plan machiavélique avait échoué. Il vivait désormais en exil, caché dans cette partie désolée de Brythunia.
Sa vie lui paraissait désormais misérable, mais ses « invités » surprise et son verre de vin était en fin de compte une bonne surprise.
Tel ne fut pas son impression au début. Une rencontre dans les bois au couché du soleil est rarement une bonne nouvelle. Là, il s’agissait de plus d’un barbare Cimmerien et de son acolyte, un Aquilonien au visage sévère et peu loquace.
Bien qu’effrayé par la rencontre et les deux compagnons de route s'étant de surcroit invité pour la nuit dans sa demeure, il les trouvaient en fait de bonne compagnie. Malgré leurs allures martiales, la montagne de muscle qu’était ce « kunvar », le barbare, et le regard glacé de son acolyte, « Jolnir », la soirée avait été agréable.
Ils voyageaient à travers tout Hyboria pour leur clan, les Mille Fléaux. La conversation avait dérivé sur ce nom.
Kunvar parlait :
« Ha, en fait, ce nom est venue durant l’époque où nous étions un clan de mercenaire. Borgan l’ancien, notre Doyen, raconte plusieurs histoires au sujet de notre nom.
L’une d’elle dit que ce nom nous est venu de l’époque ou nous combattions ces chiens d’Hyrkaniens. Nos attaques sur leurs campements étaient si ravageuses que les rares survivants disaient que nous étions mille.
Une autre raconte que le nom vient de l’époque ou nous campions à proximité de Shadizar la perverse, dans le royaume de Zamora. Les voleurs et assassins en tout genre de la cité nous auraient donné ce surnom après une longue série de règlement de compte que nous avions eu avec eux. Ils nous auraient surnommé ainsi car nous avions trouvé mille façon d’ôter la vie.
Mais bon, à savoir laquelle des versions est la bonne, d’autant plus qu’il y en a d’autre. »
Kunvar était bavard et ses histoires étaient vraiment passionnantes, dommage que son acolyte soit si muet.
« Mais alors » reprit Palantes, « Pourquoi êtes-vous dans ce lieu perdu en fin de compte ? »
« Haaa… »
« En fait, pour tout te dire, nous sommes venus pour toi…mon ami et frère d’arme ici présent est spécialisé dans … comment te dire… l’exécution de certains contrats…en l’occurrence, tu es sur sa liste. Note bien que ça n’a rien de personnel, c’est juste qu’on nous paye pour ça !
En plus, moi je t’aime bien, mais voilà, les affaires sont les affaires. »
Le visage de Palantes se figea en quelques secondes, Jolnir lui souriait pour la première fois.
Sa partie commençait…